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Vendredi 29 octobre 1965, Mehdi
Ben Barka, militant nationaliste marocain depuis l'époque du Protectorat,
dirigeant de l'Union Nationale des Forces populaires (UNFP),
principal parti d'opposition,
et coordinateur de la Conférence Tricontinentale qui devait se tenir
à Cuba, est enlevé en plein Paris devant le drugstore St Germain.
On ne le reverra plus. Son corps ne sera jamais retrouvé.
Reconstitution des événements :
- Dans le but de réaliser un film sur la décolonisation, Georges
Figon (récemment sorti de prison, fréquentant
tout autant le milieu que des cercles intellectuels) et le
journaliste Philippe Bernier
rencontrent Mehdi Ben Barka au Caire et à Genève les 3 et 20
septembre 1965. Antoine Lopez, chef d'escale à
Orly, les déplacements.
Une tentative d'enlèvement aurait pu avoir lieu à ces occasions.
- Ben Barka a rendez-vous à la brasserie Lipp
boulevard St Germain à côté
du drugstore le 29 octobre avec Bernier,
le cinéaste Georges Franju et
Georges Figon pour ce film.
- Le 28 le marocain « Chtouki » voit
Lopez à Orly,
lui demande de faire
arrêter Ben Barka. Lopez propose de recourir au policier Souchon qu'il contacte.
- Ben Barka, le 29, va au rendez-vous en compagnie de El Azemouri,
un étudiant marocain.
- Il est attendu par les policiers français Souchon - qui dit avoir reçu
confirmation de sa mission par sa hiérarchie le matin même - et Voitot.
Lopez, qui
se trouve à proximité, signale Ben Barka à Souchon qui l'interpelle et le fait
monter dans sa voiture. Sont également là Figon et peut-être un policier des RG.
- Dans la voiture se trouve Le Ny, Lopez monte également. Ils se rendent
chez Georges Boucheseiche à Fontenay-le-Vicomte.
- l'étudiant El Azemouri s'enfuit, ne porte pas plainte, mais avertit
vers 1 heure du matin un responsable de l'UNFP auprès des étudiants marocains.
- À Fontenay, Souchon, Voitot et Lopez remettent Ben Barka à Boucheseiche
et repartent sur Paris. Boucheseiche et
Dubail disent à Ben Barka
qu'il va rencontrer le « patron ». Figon les
rejoint.
- Mohammed Oufkir et Ahmed
Dlimi sont prévenus au Maroc par
Lopez et par les comparses chez
Boucheseiche.
- Samedi 30 octobre, Dlimi et Oufkir arrivent successivement à Orly et se
font conduire chez Boucheseiche à Fontenay-le-Vicomte. Dlimi dit qu'il
faut liquider Ben Barka. Le Ny, Dubail,
Boucheseiche, Palisse rouent alors
Ben Barka de
coups de poings. Arrive Oufkir qui commence
« à lui picoter la gorge avec un
poignard ».
- pour "mouiller" Lopez ils transportent Ben Barka inanimé chez Lopez et le
ligotent dans la cave.
- Lopez rentré chez lui « remarque » durant la nuit des allées et venues de voitures marocaines.
Il reconduit Oufkir et Dlimi le dimanche à 5h à Orly.
Sources :
Jacques Derogy, Frédéric Ploquin, Ils ont tué Ben Barka, Fayard, 1999;
Robert Arnaud, France-Inter, L'affaire Ben
Barka, dimanche 25 octobre 2000;
Gilles Perrault, Notre ami le Roi, Gallimard, 1990.
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Jacques Morel
2003-05-03